Des amis de toujours, inséparables, ou bien qui se sont séparés et se retrouvent, une bande de potes qui partagent leurs joies et leurs peines… On a l’impression que ce genre est aussi vieux que le cinéma, et pourtant : autant il a toujours été populaire en France, autant il se fait très rare aux États-Unis en ce début des années 80. À tel point que Lawrence Kashdan, tout de même co-scénariste de L’Empire contre-attaque et Les Aventuriers de l’arche perdue, a bien du mal à trouver preneur pour son dernier script. Un film choral sur une bande d’anciens amis qui se retrouve à l’occasion du suicide de l’un d’eux, ça ne parle à personne ; c’est finalement une productrice indépendante, Marcia Nasatir, qui convaincra Columbia de financer Les Copains d’abord. Ils ont eu le nez creux, car ce projet dont personne ne voulait va devenir le film d’une génération, celle qui se confronte aux désillusions et à la fin de sa jeunesse. Si « You can’t always get what you want » est joué durant les obsèques, ce n’est pas un hasard. Le public s’attachera à cette bande d’amis campés par de jeunes acteurs alors au début de leurs carrières : Glenn Close, William Hurt, Jeff Goldblum… À noter que le film aurait aussi pu révéler le jeune Kevin Costner… si quasi toutes ses scènes n’avaient pas été coupées au montage ! Le succès des Copains d’abord sera suivi d’autres au fil des années.
Les personnages de St Elmo’s Fire (Joel Schumacher, 1985) entrent à peine dans l’âge adulte. Pour eux, c’est l’heure des choix de carrière, des changements d’orientation politiques pour certains, et de la découverte des responsabilités. Certains s’en sortiront mieux que d’autres. À l’affiche de ce premier succès de Schumacher, de jeunes acteurs prometteurs : Judd Nelson et Emilio Estevez, tout juste sortis du Breakfast Club, Demi Moore, Rob Lowe… comme un instantané des années 80. Les choses ont-elles changé dix ans plus tard ? Pas vraiment. Dans Beautiful Girls (Ted Demme, 1996), Timothy Hutton se rend à une réunion d’anciens élèves, et ce sera bien entendu pour lui l’occasion de faire le point sur sa vie, et peut-être de prendre une nouvelle direction. Enfin, Le Club des cœurs brisés (Greg Berlanti, 2000) apporte un peu de nouveautés au genre en suivant les tribulations d’une bande de potes au sein de la communauté gay de Los Angeles, et dont l’un des membres doit répondre à la question : « Mes amis sont-ils la meilleure ou la pire chose qui me soit arrivée ? ». Les générations passent, mais les doutes et les sentiments restent les mêmes. Alors on se blottit les uns contre les autres et on retrouve de vieux amis en avril sur TCM Cinéma.